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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 14:13

goldengais.jpg

Juste avant d’entrer dans le zone «Golden-gaï ゴールデン街», je vous présente quelques points de repère.

 

◊Best Western Shinjuku ASTINA Hotel Tokyo ベストウェスタン新宿アスティナホテル東京 : inauguré en 2008 avec 206 chambres, cet hôtel  «normal» de qualité pourrait vous servir de camp de base pour explorer non seulement ce quartier mais aussi la ville de Tokyo. Au restaurant  Stella de troisième niveau, vous pouvez déjeuner au buffet avec 1 500 yen. Il n’est pas ouvert en principe  le soir.

Shinjuku-ku, Kabukicho 1-2-9  TEL0332000220

http://www.bw-shinjuku.com/

 

◊Shinjuku Kuyakusho-mae Capsule Hotel  新宿区役所前カプセルホテル :  Si vous voulez économiser le frais d’hébergement pour boire plus, c’est ici qu’il faut dormir. Beaucoup moins cher qu’un hôtel normal, qu’un Love Hotel, et moins fatigant que de chanter toute la nuit au karaoke, que de rester ivre mort dans un petit bar jusqu’à l’aube. Comme d’autres établissements, cet hôtel capsule est réservé pour les hommes. Avec 4 200 yen, vous aurez le droit à une capsule privée, à un vestiaire privé, aux toilettes communes propres, au sauna et au grand bain publique de 15 heures à 10 heures. 343 capsules.

Shinjuku-ku, Kabukicho 1-2-5  Tôyô Building 3F TEL0332321110

http://www.ars-shinjuku.com

http://www.japanican.com/hotels/shisetsudetail.aspx?ty=rsv&st=4016A42&pn=1&rn=1#shisetsumenu

 

◊Pasela Resorts Shinjuku パセラリゾーツ新宿本店:Si vous n’avez pas encore sommeil et restez toujours en forme, le karaoke Pasela de 2, 4 et 5 ème niveau sera ouvert jusqu’à 8 heures du matin, ainsi que Loscabos-San Jose Delcabo, bar mexicain avec des fléchettes (Darts bar) de 8 ème niveau. 

Shinjuku-ku, Kabukicho 1-3-16  TEL0120706733

http://www.pasela.co.jp/shop/shinjuku/

 

Lorsque je commençais à travailler en tant que reporter de faits divers de ce quartier de Shinjuku en 1981, Kabukichô était beaucoup plus dangereux qu’aujourd’hui.  Trois meurtres aux love hôtels de Kabukichô se produisaient successivement. Le dôjo de 5 ème étage de la station de la police de Shinjuku n’était plus en usage, car il est consacré pour ces trois quartiers généraux de l’enquête. A Kabukichô, existaient déjà des «Bottakuri bars ぼったくりバー», des bars avec des prix déraisonnables. Au soir, des hommes louches se trouvaient par ci par là, et je n’osais pas faire sortir mon appareil photo que je portais toujours sur moi.

 

Tous les matins, je passais à la police pour connaître la situation en causant avec des flics, et dans la journée, je faisais la tournée d’arrondissements de Shinjuku, de Nakano et de Suginami pour trouver des sujets d’articlesネタ.  Entretemps, si un incident a lieu, il fallait accourir sans tarder sur les lieux.  La nuit était longue.  Etant donné l’heure de bouclage à minuit et demie, je devais rester jusqu’à très tard dans les quartiers.  Sinon, il fallait «monter»上がる, comme l’on dit, au siège du quotidien vers 21 heures pour corriger des épreuves des anciens.  Après le bouclage, j’entendais leurs vantardises. Cela faisait partie de travail.

 

Les tueurs de ces trois femmes ne sont pas retrouvés. Les crimes restent  sans solution お宮入り. J’ai pourtant beaucoup parcouru des love hôtels pour écrire des articles. Chaque soir, je rentrais chez moi tout épuisé. C’était le métier dur. Mais je ne regrette pas.  Ainsi, en me familiarisant avec Kabukichô, je suis devenu connaisseur du love hôtel malgré moi.

 

Le zone Golden-gaï se trouvait  au sud-est de Kabukichô. En passant sous une enseigne en arche illuminée d’entrée qui existe toujours, l’on se plonge d’un coup dans l’ambiance d’après-guerre. Sur plusieurs ruelles étroites, se donnaient des blocs de baraques d’environ 50 mètres de longueur. Des baraques se composaient de bars minuscules, les uns au rez-de-chaussée et les autres au deuxième niveau.  Pour visiter un bar de deuxième niveau, il fallait monter l’escalier  étroit et raide, grimper plutôt.  La décente était plus facile.  Tout ivre, on n’avait qu’à dégringoler.  Un bar n’avait que  6 ou 7 sièges au comptoir en principe. Environ 200, ou peut-être 250 bars au total. Cette structure n’a pas beaucoup changé depuis. 

 

A l’époque, juste après l’entrée de Golden-gaï, il y avait des boîtes dont l’intérieur était toute sombre avec la lumière rose. C’était assez facile de reconnaître des établissements de genre  «Bottakuri», si on n’était pas trop soûl.  D’ailleurs, des clients de la plupart de bars étaient des habitués.  Ils se connaissaient entre eux car ils y venaient presque tous les soirs.  Ils faisaient la même route de la tournée des bars, fameux «hashigo はしご» en japonais car on change de bars comme on monte sur une échelle はしご pour arriver au sommet, au sommet de l’ivresse, évidemment. 

 

Dans beaucoup de bars, le système était «Bottle Keep ボトルキープ», c’est-à-dire le client paie d’abord pour une bouteille entière de whisky.  Du whisky était de qualité banale安ウイスキー. Et s’il n’arrive pas à vider en une soirée, comme c’est souvent le cas, il peut continuer avec la même bouteille pour la prochaine fois. Le bar garde votre bouteille, mais seulement pendant trois mois en principe.  C’est pour cela qu’il faut venir très souvent. Quand quelqu’un fait «Bottle Keep», le numéro est attribué à cette bouteille, et il est autorisé de garder ce numéro même après le renouvellement. Donc un petit nombre devrait montrer la fidélité de client.  C’était un système de bon vieux Japon. 

 

Après une année et demie de fréquentation intense, j’ai quitté Shinjuku. Je suis passé au bureau de Yokohama. Je n’allais plus aux bars de Golden-gaï comme Anyo, et d’autres dont je ne me souviens plus des noms.  Assez de whisky de qualité médiocre, je me suis dit.  Des souvenirs de  Golden-gaï sont entrés dans le passé avec l’ambiance louche de cet endroit.  J’étais jeune.

 

Et des années sont passées. Un jour, il y a quatre ans, presque par hasard, sur le chemin de retour de quelque rendez-vous, je  me suis arrêté à Golden-gaï. Ces ruelles étroites et des blocs de baraques étaient encore là.  L’ambiance pareille, mais un peu moins louche.  Le bar Anyo que je fréquentais avait disparu. Des bars d’allure moderne surgissaient. Ça a beaucoup changé, j’ai poussé des soupirs.  Je suis entré dans un bar qui garde encore le système de «Bottle Keep». J’ai fait garder une bouteille ボトルを入れる de I. W. Harper, whisky bourbon de qualité. Tant mieux.

 

Malgré tous ces changements, je me souviens des moments qu’on a passés avec un peu de nostalgie, car il reste encore de l’ambiance de l’époque dans les ruelles, dans les bars et, dans l’air. Des escaliers sont toujours raides, mais je ne dégringole plus.  Il n’y a plus de whisky de qualité médiocre, mais je bois du bourbon. Je recommence avec mon nouveau numéro : 112.

 

 …si vous avez envie d’explorer ce zone unique Golden-gaï et d’entendre ce récit à nouveau, version ivre, qui serait raconté à tort et à travers, au comptoir d’un bar, vous pouvez m’engager comme guide et m’offrir trois verres, car un n’est pas suffisant.  Je serais aussi capable de vous guider sans ce blablabla, sans aucun coup.

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